les impacts du tabac

  1. Sur la santé

    Plus de 30% de l'ensemble des cancers sont liés au tabac qui représente le facteur de risques numéro 1 des causes de cancers, loin devant les autres facteurs de risque et qui serait responsable d'environ 25% des décès par cancer. D'autre part, chaque fumeur perd en moyenne 10 à 15 ans d'espérance de vie confortable par rapport à un non-fumeur. Les effets du tabac sur la santé et la qualité de vie sont encore trop souvent méconnus et doivent être rappelés afin de faire prendre conscience aux fumeurs des risques qu'ils prennent et qu'ils font prendre à leur entourage. Les effets du tabac s'exercent sournoisement sur la plupart des organes, mois après mois, années après années. Les personnes fumant quelques cigarettes par jour ne sont pas à l'abri de conséquences néfastes sur leur santé. Il n'existe pas de « petits fumeurs » : c'est la durée de consommation qui est un des principaux facteurs de risque. Les personnes fumant 5 à 10 cigarettes par jour pendant plus de 20 ans prennent autant de risque.
    les principaux risuqes liés au tabac sont :

    • les cancers :

      Le tabac aggrave les risques de développer un cancer. Le tabac est le premier facteur de risque du cancer. La fumée et les produits cancérigènes provenant de la combustion se déposent dans une grande partie des organes, par l'intermédiaire de l'inspiration et des poumons ou de la salive. Les voies digestives, la vessie, les poumons, la langue, et la gorge sont particulièrement atteints. 50% des cancers de la vessie sont liés au tabac. Un cancer sur trois est provoqué par le tabagisme. Plus de 85% des cas de cancer du poumon sont liés au tabagisme actif et 5% au tabagisme passif. Chez les fumeurs, l'intensité du risque dépend principalement du nombre d'années d'exposition, mais aussi du nombre de cigarettes fumées et de l'inhalation. Le tabac blond atteint plus profondément les petites voies aériennes déclenchant une forme de cancer plus sévère. Arrêter de fumer diminue les risques de voir apparaître un cancer du poumon. Mais il semble que ce risque se prolonge après l'arrêt et reste supérieur à ceux qui n'ont jamais fumé. Cancérologues et tabacologues conseillent aux anciens fumeurs de surveiller « leurs poumons » pendant au moins deux ans après l'arrêt. Il est même recommandé de passer un scanner 2 fois par an pendant 2 années après l'arrêt du tabac.
    • les maladies cardio-vasculaire :

      Le tabagisme est un des principaux facteurs de risque des maladies cardio vasculaire : infarctus du myocarde, hypertension artérielle, artérite des membres inférieurs, accident vasculaire, impuissance, thrombose sont aggravés chez les fumeurs. Le tabagisme favorise la formation de plaques d'athérome qui se déposent sur les artères, les obstruant partiellement et parfois totalement. Ce rétrécissement peut provoquer une douleur de la poitrine, qu'on appelle l'angine de poitrine, pouvant évoluer vers un infarctus si l'artère irriguant le muscle cardiaque est complètement oblitérée. Avant 45 ans, 80% des victimes d'infarctus sont des fumeurs. Le tabac peut entraîner des douleurs des jambes survenant à l'effort qu'on appelle l'artérite des membres inférieurs. Des troubles cérébraux peuvent également s'observer : accident vasculaire cérébral, hémiplégie et parfois même un décès. Une impuissance en raison de l'obstruction des artères irriguant le pénis par une plaque d'athérome. Une thrombose veineuse, soit une obstruction des veines par un caillot sanguin, peut apparaître : le risque de thrombose veineuse est multiplié par environ 40 chez les femmes de plus de 40 ans prenant la pilule. Le risque de thrombose n'est en aucun cas proportionnel à la quantité de cigarettes fumées
    • allergies :

      Le tabac augmente le risque de rhinite et de conjonctivite allergique en raison de son rôle irritant. Il aggrave et déclenche des manifestations allergiques. Les allergiques sont d'ailleurs souvent davantage gênés en présence de fumeurs. Le tabac ne déclenche pas d'allergies, sauf exceptionnellement chez certaines personnes travaillant dans des manufactures de tabac, mais se comporte comme un amplificateur puissant des réactions allergiques.
    • asthme :

      Le tabagisme est la première cause des maladies de l'appareil respiratoire telles que la bronchite chronique et l'asthme. Le goudron provenant de la fumée de cigarette altère les cils des parois des vois respiratoires.

      Le tabac joue un rôle de cofacteur dans le déclenchement d'une crise d'asthme. Il en aggrave la fréquence, le rythme et l'intensité de l'asthme De nombreux asthmatiques se sentent plus gênés dans un environnement de fumeurs.

      La bronchite chronique est essentiellement liée au tabagisme. Elle provoque : essoufflement pour des efforts de moins en moins importants en cas d'aggravation de la maladie, toux grasse survenant essentiellement le matin, épisodes de bronchites à répétition. Elle est responsable de plus de 2, 5 millions de morts chaque année dans le monde. 2 à 4 millions de français sont concernés, soit 5 à 10% de la population touchée. L'aggravation vers une insuffisance respiratoire (essoufflement au moindre effort, nécessité de recevoir de l'oxygène à domicile, hospitalisations fréquentes..) s'observe chez les grands fumeurs : 30000 français en sont atteints. 15 000 morts par an en France sont liées à la bronchite chronique. 80% des décès sont secondaires à une bronchite chronique et un emphysème sont liés au tabac.
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  2. Sur l'économie et la société

    Il existe différentes manières d’évaluer les coûts du tabagisme et il est impossible de tous les chiffrer. Les économistes ont cependant élaboré des modèles qui permettent d'évaluer et de chiffrer le coût de cette drogue pour la collectivité et pour les finances publiques.
    Ils distinguent généralement les coûts directs, comme les dépenses engagées pour soigner les malades du tabac, des coûts indirects, comme les journées de travail perdues et leur indemnisation en raison des arrêts maladie.
    Ils distinguent également ce qui relève des coûts externes (valeur des vies humaines perdues, perte de la qualité de vie pour les malades, pertes de production) et le coût pour les finances publiques (coût des soins et dépenses de prévention, dont la valeur est minorée par les taxes perçues sur le tabac et les économies de retraite réalisées en raison du décès prématuré des fumeurs).
    Contrairement aux idées reçues, le tabac ne “rapporte” pas, mais induit un coût extrêmement élevé à la collectivité.
    Même en prenant en compte les taxes (10,5 milliards d’euros), qui en tant que telles ne créent aucune richesse mais sont de simples prélèvements, ainsi que les retraites non versées du fait de la mort prématurée des personnes (environ 0,85 milliard), le coût net du tabagisme en 2010 représentait en France plus de 120 milliards d’euros. En somme, le tabac coûte l’équivalent d’un impôt indirect annuel de 1 846 euros à chaque concitoyen.
    Les finances publiques sont très affectées par le tabac avec un déficit net attribuable à celui-ci de près de 15 milliards d'euros annuels.

    Des économistes ont démontré que la réduction du tabagisme est bénéfique au développement économique et à l’emploi.
    La consommation de tabac détourne en effet une partie des revenus des particuliers des autres secteurs de consommation.
    Quant à l’industrie du tabac, elle ne créé plus d’emploi. Au cours des dernières décennies, elle a réduit de plus des deux tiers le personnel qu’elle employait en rationalisant sa production.
    De plus, la matière première des cigarettes est essentiellement importée. Aussi l’argent dépensé pour un paquet de cigarettes profite d’abord et surtout aux fabricants de tabac, les taxes perçues par l’Etat ne couvrant pas les coûts induits.
    Quand un fumeur arrête de fumer, les revenus qu’il économise sur le tabac se reportent sur les autres postes de dépenses (loisirs, sport, nourriture…). Or ces autres postes sont dans leur grande majorité beaucoup plus créateurs d’emplois que le tabac.
    Ce constat est encore plus marqué dans les pays à faibles revenus et à revenus intermédiaires où les revenus des ménages peuvent être consacrés aux biens de consommation fondamentaux comme l’alimentation ou l’éducation des enfants.